Situation
Sivol est une localité située à environ 6 heures de la capitale Port-au-Prince (2 heures de route nationale et 1 heure de piste en véhicule 4X4 plus 2h30 de marche). C’est depuis ce village que le projet intervient, dans le massif des Montagnes Noires, dans une zone de relief accidenté qui est reculée, isolée et démunie. Les besoins sont non seulement récurrents dans les domaines de la santé (1er centre de santé accessible entre 2 et 6h de marche), de l’éducation (le niveau d’alphabétisation est très faible ) et de l’agriculture. La situation géographique de la région la rend très vulnérable aux phénomènes naturels tels que les cyclones, les inondations et l’érosions des versants. Dans ces bouts de terre oubliés, tout se fait à pied ou à dos de mulet sur de mauvais chemins, avec pour seule énergie celle des cycles naturels et la résilience de ses habitants. Ces habitants qui sont tous et avant tout paysans, comme 65% de la population haïtienne. Alors que les familles paysannes représentent 15 à 30% du PIB, ce sont paradoxalement les plus pauvres (82% des paysans vivent en-dessous du seuil de pauvreté).
Les productions céréalières et vivrières sont organisées en jardins agro-forestiers, notamment autour des maisons, et sont part intégrante de l’autosuffisance alimentaire et de l’auto approvisionnement des familles. Ces jardins sont multi-spécifiques et permettent une récolte diversifiée toute l’année. Alors qu’historiquement le secteur agricole haïtien était le pilier de la sécurité alimentaire du pays, il fournit actuellement moins de 50% de l’offre alimentaire. La baisse des rendements agricoles est à imputer à la dégradation marquée de l’environnement naturel, au manque de technique, d’outils et de disponibilité de semences ainsi qu’au modèle économique d’exportation du pays. L’équilibre précaire de ces petites exploitations familiales, modèle d’organisation sociale non collectif qui quadrillent les montagnes haïtiennes, est aujourd’hui plus que jamais menacé.
Objectifs
Le projet s’appuie sur les richesses humaines et les dynamismes sociaux existants et donne une opportunité aux communautés paysannes locales de s’affirmer dans leur savoir-faire agroécologiques, de renforcer leurs capacités et moyens d’action pour établir une agriculture paysanne familiale pérenne, protectrice et régénératrice de l’environnement naturel et procuratrice d’autonomie alimentaire.
Il met en œuvre des pratiques d’agroécologie et de permaculture facilement reproductibles, qui respectent la vie du sol et des plantes et qui nécessitent peu d’investissement (autonomie semencière, non utilisation de produits chimiques).
Le projet s’articule autour de deux leviers principaux, le renforcement et l’élargissement des compétences locales par la formation communautaire et l’apport d’un soutien technique matériel et humain, qui permettent de développer et de valoriser les actions entreprises par les communautés.
La fertilisation naturelle, la rotation des cultures, l’association des plantes, l’utilisation et la recherche d’anciennes semences locales ainsi que l’aménagement de cultures et de structures antiérosives sont les types d’intervention mis en œuvre par le projet afin d’allier protections des sols, augmentation et diversification de la production agricole. Les objectifs du projet soutiennent ainsi les chemins d’accès à la souveraineté alimentaire et la protection de la biodiversité haïtienne.
Acteurs
Le projet bénéficie à 480 familles, soit indirectement à 2 400 personnes. Il s’agit de familles paysannes vulnérables ne disposant que de très peu d’accès aux services de base. Une attention particulière est portée aux femmes.
Activités
- Mise en place administrative, logistique et matérielle du projet. Recrutement et organisation de l’équipe locale et formation de celle-ci aux techniques agroécologiques (avec le partenaire local). Ces techniques sont appliquées dans le jardin du centre et dans ceux des animateurs. Ces jardins sont les « vitrines » du projet.
- Animation de séances de formation sur les techniques agroécologiques aux familles et visite de suivi dans leurs jardins.
- Détermination du degré d’intervention du programme avec les familles, puis accompagnement de celles-ci dans la réalisation et le suivi des aménagements dans leurs cultures et leurs jardins afin de diminuer la vulnérabilité des sols et d’augmenter la production agricole.
- Remise des semences de différentes variétés de plantes identifiées, prioritairement aux femmes des familles, et suivi (plantation, croissance, récolte et conservation). Les réseaux d’échanges de semences existants sur la zone d’intervention sont identifiés et mis en relation afin d’assurer une diversité et une diffusion des variétés de plantes cultivées.
Partenaires
Le Mouvement des Paysans de Papaye (MPP) est le partenaire local et l’Association Kokopelli Suisse le partenaire international.
La responsable du programme est volontaire pour l’ONG Suisse Eirene.
Avec le soutien de la République et canton de Genève Et de la Fondation Migros